Au fin fond de décembre
de Patrick Conrad

critiqué par Pacmann, le 25 avril 2024
(Tamise - 59 ans)


La note:  étoiles
Polar anversois de bonne facture
Theo Wolf, ex-flic, sort de la prison de la rue des Bégines après avoir purgé une peine pour le meurtre du violeur et assassin de sa fille Sonja. Pas de bol, le gaillard n'était pas celui qui avait commis ce crime. Logiquement déchu de ses fonctions, il est obligé de travailler comme dératiseur chez le frère d'un compagnon de bagne. Lors d'une de ses premières missions, il tombe sur le cadavre d'une femme d'âge mûr qui a été abandonné dans un ancien studio où l'on tournait des films pornographiques. Au lieu d'alerter les autorités, il décide de mener lui-même l'enquête et de découvrir à la fois qui est cette victime sans nom et accessoirement qui l'a liquidé.

Ce début rocambolesque se poursuivra au travers des rencontres improbables avec des personnages plus déjantés les uns que les autres, soit appartenant au milieu interlope des boîtes de strip-tease, soit des êtres solitaires et vivants tous des drames individuels. Notre ex-flic lui-même vivant à moitié dans des rêves macabres va tenter de mener à bien sa mission durant les derniers jours de l'année 1996 dans une ville d'Anvers glauque et dont les rues sont couvertes de neige grise.

Ce récit noir, palpitant et taillé pour en faire un film de la même couleur se déroule dans la métropole du Nord de la Belgique à une époque où j'y vivais moi-même.

Bien sûr cette ambiance ne correspond pas à ce que j'ai ressenti moi-même, sans doute aussi parce que je ne fréquentais pas non plus le quartier de la Gare Centrale qui a tout de même un peu changé depuis, mais ce roman tiendra le lecteur en haleine jusqu'à la fin. A souligner également la qualité de la traduction de Noëlle Michel.